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Les éditions de la rue de l’ouest Lou Blic/ Corinne Lellouche/

mardi, février 9th, 2021

corinne lellouche
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Les éditions de la rue de l’ouest

Les éditions de la rue de l’ouest créées en 1990 renaissent aujourd’hui sous la forme d’une coopérative d’écrivain.es, de poètes, de chercheur.es, de journalistes, et de toutes personnes capables de réciter des vers appris par cœur et de résister à la marchandisation des âmes et des arts. Avec pour accompagner l’aventure un magazine papier :

Ictus 

Ictus, ou crise se définit également comme un appel vibratoire, un battement de mesure de vers latins, un terme du chant grégorien ou un état qui modifie conscience et perception. Le mot évoque l’invisible, la sincérité, la recherche.

ICTUS NUMERO 1https://www.leseditionsdelaruedelouest.com/post/le-future-de-l-art-abstrait

Histoire des éditions de la rue de l’ouest

Corinne Lellouche,  écrivaine, journaliste, chargée de cours au Celsa Paris-Sorbonne où elle a accompagné entre autres les Nouvelles du Celsa a fondé en 1990 avec son mari, Yves Boullic dit Lou Blic, poète et écrivain, décédé en 1995 à 35 ans, une maison à vocation résistante, les éditions de la rue de l’ouest, distribution Hachette.

Lou Blic

Les deux, parti.es tôt de chez leurs parents se sont rencontré.es pendant leurs études de science politique à Paris1 Sorbonne. Lui finançait les siennes comme chargé de mission pour la mairie de Nantes, elle en tant que standardiste, archiviste photo, puis pigiste et enfin journaliste aux Editions Filipacchi, numéro 1 de la presse magazine dans le monde, devenu aujourd’hui Hachette Filipacchi Médias. Après de brillants succès en communication politique, avec notamment le slogan Au secours ! La droite revient, devenu par la suite une expression populaire, Yves Boullic, atteint d’une maladie de Berger et longtemps hospitalisé après une greffe de reins, prit du recul. Il réalisa peu à peu que le socialisme de Mitterrand auquel il crut jusqu’à ses 24 ans, n’en était pas un ; et que les années 80 avaient surtout fait le lit d’anciens soixante-huitards comme Serge July, lequel vendit le journal Libération à la publicité – « Moi vivant, jamais la pub n’entrera dans Libé » – avant de le céder en partie à Rothschild. La suite, fort malheureuse, on la connaît, confère la fameuse carte de l’ACRIMED et le livre de Guy Hocquenghem, Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary.

Après ses 25 ans, bientôt père d’une première petite fille, Yves Boullic entra en poésie et en littérature sous le pseudo de Lou Blic, refusant définitivement le salariat et toute concession au système. Cela après avoir acculé son dernier patron Robert&Partners en créant un comité d’entreprise afin que les salarié.es puissent faire entendre leurs voix et leurs droits. Corinne Lellouche continua de son côté le journalisme en presse écrite, radio, télévision. Comme iels écrivaient et lisaient beaucoup, avec pour lui qui était musicien un fort tropisme pour cet art, la suite logique fut une maison d’édition, mais pas n’importe laquelle.

C’était en réalité une maison d’autoédition destiné à jeter un pavé dans la marre du petit monde coopté et fermé de l’édition. Leur premier ouvrage publié, Ma vie est une œuvre d’art écrit par Corinne Lellouche, fut largement soutenu par la presse, tous médias confondus car l’ouvrage comportait une première en littérature : des annonces publicitaires de Guerlain, Alain Mikli, Mercedes, la Fondation Cartier pour l’art contemporain.

L’idée était que la publicité (offerte gracieusement aux annonceurs, on en reparlera) fasse la pub de cet ouvrage. Et cela fonctionna : immédiatement, une longue dépêche AFP annonçait : « la publicité entre dans les livres ».

La pub entrée dans les livres ? Rien de plus faux, car il s’agissait d’une expérience unique. Puisque cela n’avait jamais été tenté, la presse considérerait forcément cette première comme une sorte de Scoop.

Or, les deux auteur.es sachant pertinemment – l’idée était de Lou Blic – que la publicité dans les livres n’avait pas d’avenir, connaissaient également la manière dont fonctionnent les médias. En effet si l’auteur.e est inconnu.e, payer pour être dans ses pages est idiot. S’iel est connu.e, iel n’a pas besoin de l’argent de la pub, et surtout, le petit milieu de l’édition (qui se croit au-dessus du lot bien qu’il ait transformé le livre en un produit égal à une savonnette), aurait trouvé trivial de se vendre ainsi aux marchand.es.

Ce raisonnement, personne ne le fit, et la presse salua l’entrée magistrale de la publicité dans la littérature. On constata que sur la cinquantaine de parutions autour de l’ouvrage et presque autant d’interviews, personne ne songea à rétablir la vérité que pourtant Corinne Lellouche donna.

Pire, très peu tel.les que Marie Pascal du Figaro Madame, Alain Spira encore aujourd’hui à Paris-Match, Bernardo Carvalho, envoyé spécial à Paris de la Folha de S.Paulo, Caroline Tivel de 20 ANS, Pierre Favre de La Nouvelle République, Alain Pierre Daguin de Presse-Océan  avaient lu le livre. Les autres se contentèrent de recopier des choses vraies parfois, et beaucoup d’inepties même après avoir questionné l’auteure. La palme revenant aux nombreux.ses reportèr.es affirmant que la maison d’édition avait été financée par la publicité.

​Nous ajouterons que les annonceurs qui avaient accepté de figurer gratuitement dans le livre furent pour certains (pas Alain Mikli) fâchés car eux non plus n’avaient pas lu l’ouvrage,découvrant les propos anticapitalistes de l’auteure trop tard. Des propos qui énervèrent particulièrement la maison Guerlain.

On trouve pourtant aujourd’hui dans l’Express et en des mémoires de doctorat, des accusations contre les écrivain.es corrompu.es par la pub où Ma vie est une œuvre d’art et Corinne Lellouche sont cité.es à charge.

Nous disons qu’il faut toujours interroger les gens dont on évoque le travail ou que l’on évoque tout court dans un article :

Cinq-mille francs la page a écrit à tort Marie Gobin en 2001 pour l’Express. A ce prix, on se demande bien pourquoi aucune maison d’édition ne s’y est mise : « En 1990, Corinne Lellouche se signalait au grand public par l’insertion de quatre pages de publicité au début et à la fin de son recueil de nouvelles Ma vie est une œuvre d’art, aux Editions de la Rue de l’Ouest, maison qu’elle venait de créer. Ses annonceurs? Guerlain, la Fondation Cartier, Mercedes et les lunettes Alain Mikli. Le tarif? Cinq mille francs la page. La publicité donna donc à une jeune écrivaine la possibilité d’être connue et lue ». 

A lire également la même erreur dans le mémoire de Marie Hardy, université de Cherbourg : Quand l’entreprise s’intéresse à la littérature..

UGA Éditions/Université Grenoble, 2007

Les exemples sont pléthore, nous nous sommes borné.es à prendre les premières pages après la page 1 sur Google à : Corinne Lellouche ma vie est une œuvre d’art

Le succès (20 000 exemplaires vendus) permit une réédition quelques mois plus tard avec des annonces offertes aux associations d’aides à la recherche contre le Sida telles que Aids. En effet, le but du couple était de jouer en franc tireur dans le petit monde coopté de l’édition grâce à un coup d’éclat et non d’ouvrir la publicité à la littérature.

Leur second ouvrage publié, « Il y a moins de monde là-haut » aujourd’hui côté à 70 euros chez Amazon était un ouvrage de poésie de Lou Blic, pseudo de Yves Boullic. Diffusé sous blister, il était blanc et gris, sans aucune mention puisque le nom de l’auteur devait être « gratté » comme au tac au tac avant d’être découvert. Là encore, l’AFP d’abord, suivie par l’ensemble des médias salua, outre la qualité littéraire de l’ouvrage, cette prouesse dont le credo était : « les gens grattent pour avoir de l’argent, la poésie, c’est de l’or ».

Ce recueil comportait un 45 tours vinyle, l’un des dernier mis sur le marché, dont deux titres : Miaou petit Minou, Juliette et Roméo, Minéralité sont devenues aujourd’hui des perles du Net. Minéralité

​Bibliographie des fondateur.es

Ma vie est une œuvre d’art, éditions de la rue de l’Ouest/Hachette, 1990

Il y a moins de monde là-haut, Lou Blic 1991 éditions de la rue de l’Ouest, 1991

200 marches (avec Lou Blic), Jacques-Marie Laffont éditeur, 2004

Reine Blanche JM Laffont éditeur 2010,

Quitter les mots, éditions Michel de Maule, 2018

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