Les éditions de la rue de l’ouest Lou Blic/ Corinne Lellouche/

mardi, février 9th, 2021

corinne lellouche
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Les éditions de la rue de l’ouest

Les éditions de la rue de l’ouest créées en 1990 renaissent aujourd’hui sous la forme d’une coopérative d’écrivain.es, de poètes, de chercheur.es, de journalistes, et de toutes personnes capables de réciter des vers appris par cœur et de résister à la marchandisation des âmes et des arts. Avec pour accompagner l’aventure un magazine papier :

Ictus 

Ictus, ou crise se définit également comme un appel vibratoire, un battement de mesure de vers latins, un terme du chant grégorien ou un état qui modifie conscience et perception. Le mot évoque l’invisible, la sincérité, la recherche.

ICTUS NUMERO 1https://www.leseditionsdelaruedelouest.com/post/le-future-de-l-art-abstrait

Histoire des éditions de la rue de l’ouest

Corinne Lellouche,  écrivaine, journaliste, chargée de cours au Celsa Paris-Sorbonne où elle a accompagné entre autres les Nouvelles du Celsa a fondé en 1990 avec son mari, Yves Boullic dit Lou Blic, poète et écrivain, décédé en 1995 à 35 ans, une maison à vocation résistante, les éditions de la rue de l’ouest, distribution Hachette.

Lou Blic

Les deux, parti.es tôt de chez leurs parents se sont rencontré.es pendant leurs études de science politique à Paris1 Sorbonne. Lui finançait les siennes comme chargé de mission pour la mairie de Nantes, elle en tant que standardiste, archiviste photo, puis pigiste et enfin journaliste aux Editions Filipacchi, numéro 1 de la presse magazine dans le monde, devenu aujourd’hui Hachette Filipacchi Médias. Après de brillants succès en communication politique, avec notamment le slogan Au secours ! La droite revient, devenu par la suite une expression populaire, Yves Boullic, atteint d’une maladie de Berger et longtemps hospitalisé après une greffe de reins, prit du recul. Il réalisa peu à peu que le socialisme de Mitterrand auquel il crut jusqu’à ses 24 ans, n’en était pas un ; et que les années 80 avaient surtout fait le lit d’anciens soixante-huitards comme Serge July, lequel vendit le journal Libération à la publicité – « Moi vivant, jamais la pub n’entrera dans Libé » – avant de le céder en partie à Rothschild. La suite, fort malheureuse, on la connaît, confère la fameuse carte de l’ACRIMED et le livre de Guy Hocquenghem, Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary.

Après ses 25 ans, bientôt père d’une première petite fille, Yves Boullic entra en poésie et en littérature sous le pseudo de Lou Blic, refusant définitivement le salariat et toute concession au système. Cela après avoir acculé son dernier patron Robert&Partners en créant un comité d’entreprise afin que les salarié.es puissent faire entendre leurs voix et leurs droits. Corinne Lellouche continua de son côté le journalisme en presse écrite, radio, télévision. Comme iels écrivaient et lisaient beaucoup, avec pour lui qui était musicien un fort tropisme pour cet art, la suite logique fut une maison d’édition, mais pas n’importe laquelle.

C’était en réalité une maison d’autoédition destiné à jeter un pavé dans la marre du petit monde coopté et fermé de l’édition. Leur premier ouvrage publié, Ma vie est une œuvre d’art écrit par Corinne Lellouche, fut largement soutenu par la presse, tous médias confondus car l’ouvrage comportait une première en littérature : des annonces publicitaires de Guerlain, Alain Mikli, Mercedes, la Fondation Cartier pour l’art contemporain.

L’idée était que la publicité (offerte gracieusement aux annonceurs, on en reparlera) fasse la pub de cet ouvrage. Et cela fonctionna : immédiatement, une longue dépêche AFP annonçait : « la publicité entre dans les livres ».

La pub entrée dans les livres ? Rien de plus faux, car il s’agissait d’une expérience unique. Puisque cela n’avait jamais été tenté, la presse considérerait forcément cette première comme une sorte de Scoop.

Or, les deux auteur.es sachant pertinemment – l’idée était de Lou Blic – que la publicité dans les livres n’avait pas d’avenir, connaissaient également la manière dont fonctionnent les médias. En effet si l’auteur.e est inconnu.e, payer pour être dans ses pages est idiot. S’iel est connu.e, iel n’a pas besoin de l’argent de la pub, et surtout, le petit milieu de l’édition (qui se croit au-dessus du lot bien qu’il ait transformé le livre en un produit égal à une savonnette), aurait trouvé trivial de se vendre ainsi aux marchand.es.

Ce raisonnement, personne ne le fit, et la presse salua l’entrée magistrale de la publicité dans la littérature. On constata que sur la cinquantaine de parutions autour de l’ouvrage et presque autant d’interviews, personne ne songea à rétablir la vérité que pourtant Corinne Lellouche donna.

Pire, très peu tel.les que Marie Pascal du Figaro Madame, Alain Spira encore aujourd’hui à Paris-Match, Bernardo Carvalho, envoyé spécial à Paris de la Folha de S.Paulo, Caroline Tivel de 20 ANS, Pierre Favre de La Nouvelle République, Alain Pierre Daguin de Presse-Océan  avaient lu le livre. Les autres se contentèrent de recopier des choses vraies parfois, et beaucoup d’inepties même après avoir questionné l’auteure. La palme revenant aux nombreux.ses reportèr.es affirmant que la maison d’édition avait été financée par la publicité.

​Nous ajouterons que les annonceurs qui avaient accepté de figurer gratuitement dans le livre furent pour certains (pas Alain Mikli) fâchés car eux non plus n’avaient pas lu l’ouvrage,découvrant les propos anticapitalistes de l’auteure trop tard. Des propos qui énervèrent particulièrement la maison Guerlain.

On trouve pourtant aujourd’hui dans l’Express et en des mémoires de doctorat, des accusations contre les écrivain.es corrompu.es par la pub où Ma vie est une œuvre d’art et Corinne Lellouche sont cité.es à charge.

Nous disons qu’il faut toujours interroger les gens dont on évoque le travail ou que l’on évoque tout court dans un article :

Cinq-mille francs la page a écrit à tort Marie Gobin en 2001 pour l’Express. A ce prix, on se demande bien pourquoi aucune maison d’édition ne s’y est mise : « En 1990, Corinne Lellouche se signalait au grand public par l’insertion de quatre pages de publicité au début et à la fin de son recueil de nouvelles Ma vie est une œuvre d’art, aux Editions de la Rue de l’Ouest, maison qu’elle venait de créer. Ses annonceurs? Guerlain, la Fondation Cartier, Mercedes et les lunettes Alain Mikli. Le tarif? Cinq mille francs la page. La publicité donna donc à une jeune écrivaine la possibilité d’être connue et lue ». 

A lire également la même erreur dans le mémoire de Marie Hardy, université de Cherbourg : Quand l’entreprise s’intéresse à la littérature..

UGA Éditions/Université Grenoble, 2007

Les exemples sont pléthore, nous nous sommes borné.es à prendre les premières pages après la page 1 sur Google à : Corinne Lellouche ma vie est une œuvre d’art

Le succès (20 000 exemplaires vendus) permit une réédition quelques mois plus tard avec des annonces offertes aux associations d’aides à la recherche contre le Sida telles que Aids. En effet, le but du couple était de jouer en franc tireur dans le petit monde coopté de l’édition grâce à un coup d’éclat et non d’ouvrir la publicité à la littérature.

Leur second ouvrage publié, « Il y a moins de monde là-haut » aujourd’hui côté à 70 euros chez Amazon était un ouvrage de poésie de Lou Blic, pseudo de Yves Boullic. Diffusé sous blister, il était blanc et gris, sans aucune mention puisque le nom de l’auteur devait être « gratté » comme au tac au tac avant d’être découvert. Là encore, l’AFP d’abord, suivie par l’ensemble des médias salua, outre la qualité littéraire de l’ouvrage, cette prouesse dont le credo était : « les gens grattent pour avoir de l’argent, la poésie, c’est de l’or ».

Ce recueil comportait un 45 tours vinyle, l’un des dernier mis sur le marché, dont deux titres : Miaou petit Minou, Juliette et Roméo, Minéralité sont devenues aujourd’hui des perles du Net. Minéralité

​Bibliographie des fondateur.es

Ma vie est une œuvre d’art, éditions de la rue de l’Ouest/Hachette, 1990

Il y a moins de monde là-haut, Lou Blic 1991 éditions de la rue de l’Ouest, 1991

200 marches (avec Lou Blic), Jacques-Marie Laffont éditeur, 2004

Reine Blanche JM Laffont éditeur 2010,

Quitter les mots, éditions Michel de Maule, 2018

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Et bien sûr… L’Indigné du Canapé

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Basta parle des vacataires de l’université

vendredi, juin 28th, 2019

https://www.bastamag.net/Enseignants-vacataires-universites-precarite-

À la une de Bastamag
Précarité
Payés des mois après avoir enseigné, et sans protection sociale : le scandale des vacataires à l’université

Des milliers d’enseignants vacataires sont employés par les universités ou recrutés par des formations sélectives pour pallier le manque de postes. Ces enseignants, souvent des jeunes chercheurs, travaillent la plupart du temps sans contrat, sans

sans bulletin de salaire, sont payés avec plusieurs mois, voire un an, de retard. Pire, l’administration les oblige parfois à travailler sous le statut d’auto-entrepreneur. Après des promesses non tenues en 2016, des collectifs se remobilisent. Leur première revendication : être payé au moins tous les deux mois pour le travail réalisé !

Des enseignants payés six mois, voire un an, après avoir commencé à donner des cours à l’Université : cela ne se passe pas dans un pays au bord de la faillite, mais bien en France. « Je travaille depuis début septembre. Aujourd’hui (le 19 février 2019), je n’ai encore reçu aucun salaire pour mon travail. » « L’année dernière, j’ai signé mon contrat bien après avoir donné mes cours, et j’ai reçu mon salaire en novembre 2018, plus d’un an après la majorité des cours », racontent ainsi des jeunes enseignants vacataires de l’université de Strasbourg, dont les témoignages sont recensés par le collectif Dicensus (Défense et information des chercheur.e.s et enseignant.e.s non-statutaires de l’université de Strasbourg). Les enseignants vacataires sont des jeunes chercheurs en cours de thèse, ou qui l’ont terminée, qui sont recrutés pour donner des cours aux étudiants. Enfin, « recrutés » est un bien grand mot au regard de leur situation.

Beaucoup travaillent sans contrat. Ils sont payés à l’heure de cours, sur des missions données au semestre ou à l’année, sans certitude de recommencer le semestre ou l’année suivantes. Le plus souvent, « les enseignants sont payés de quatre mois à plus d’un an après avoir donné leurs cours », précise Clément, de la Confédération des jeunes chercheurs. Cela varie en fonction des universités : « J’ai été vacataire dans plusieurs universités, et les modalités différaient à chaque fois. Ce statut est très ambigu », explique Michel [1], engagé au sein du collectif de Strasbourg.

Enseigner à l’université en tant qu’auto-entrepreneur…

Ces vacataires ont deux statuts : l’un pour les personnes en cours de thèse, l’autre pour celles qui l’ont finie et exercent comme enseignants en attendant d’obtenir, si possible, un poste titulaire. « Les vacataires doctorants sont salariés, mais ils n’ont pas droit au congé maladie ni au congé maternité. Pour les vacataires qui ont fini leur thèse, la règle est qu’ils doivent avoir une activité principale à côté. Souvent, ils ne l’ont pas, alors ils créent une microentreprise et facturent des prestations d’enseignement sous statut d’auto-entrepreneur », rapporte Michel.

Début mai, le Collectif des travailleur·es précaires de l’enseignement supérieur et de la recherche a publié un inventaire des conditions de travail des jeunes enseignants et chercheurs à l’université. Le collectif a recueilli un millier de réponses à son questionnaire entre janvier et juin 2018. « Les résultats de cet inventaire sont alarmants , écrit le collectif. La rémunération des vacataires nécessite de longs échanges avec des administrations, elles-mêmes précarisées. Les vacataires apprennent parfois en cours de semestre qu’ils ou elles ne remplissent pas les critères pour être payé·es. » Le collectif souligne aussi que « de plus en plus d’établissements imposent le statut d’auto-entrepreneur ».

Que ce soit à Strasbourg, Paris, Poitiers… différents collectifs se remobilisent depuis le début de l’année sur le sujet des vacations. À la faculté de sciences politiques de Paris-1 Sorbonne, les vacataires ont décidé, en signe de protestation, de ne pas saisir les notes des enseignements dont ils sont chargés. À Poitiers, les enseignants vacataires avaient aussi décidé d’une « semaine sans précaires » en mars, avec, là aussi, rétention de notes. À l’école de communication et de journalisme de la Sorbonne (le Celsa), les vacataires ont aussi menacé de ne pas communiquer les notes des épreuves de concours d’entrée qu’ils avaient corrigées, s’ils n’obtenaient pas d’engagement écrit et clair de la direction sur le paiement régulier des vacations.

« La chute des recrutements est compensée par un recours massif aux vacataires »

Même dans cette formation prestigieuse et sélective, les conditions de paiement des vacataires sont extrêmement précaires. « Certains vacataires sont au RSA. Et comme nous travaillons sans bulletin de salaire pendent des mois, la CAF déclenche des contrôles systématiquement. Pendant ce temps, le RSA n’est pas versé », rapporte Corinne Lellouche, vacataire au Celsa depuis 2006. « Ce statut de vacataire a été créé à l’origine pour des activités ponctuelles. Quand j’ai commencé, les vacataires étaient de gens avec de bonnes situations qui faisaient cela en plus de leur activité principale. Ce n’est plus le cas. Les nouveaux vacataires du Celsa ne sont plus des journalistes ou des communicants en poste. Ce sont des jeunes précaires qui multiplient les activités et ont besoin d’attestation d’emploi et de bulletins de salaire pour pouvoir faire valoir leur droits au chômage auprès de Pôle emploi. Au Celsa, il y a aujourd’hui 600 vacataires pour 120 titulaires, dont les personnels administratifs. » Si le recours à des intervenants extérieurs pour des cours ou des formations très ponctuels est logique, il semble que les universités et grandes écoles sont de plus en plus nombreuses à abuser de ce statut bancal et ultra-précaire.

Celui-ci n’est pas nouveau. Mais avec les réductions budgétaires et l’augmentation du nombre d’étudiants, la situation devient explosive. À l’université de Strasbourg, selon le calcul établi par Dicensus, entre 2011 et 2017 le nombre d’enseignants titulaires a diminué de 5 % [2]. Dans le même temps, les effectifs étudiants ont augmenté de 18 % de 42 500 à 50 000. « La chute des recrutements est compensée par un recours massif aux vacataires », dit le collectif. À la rentrée universitaire 2018, 1986 postes d’enseignants-chercheurs titulaires ont été ouverts au concours sur toute la France. C’est la première fois depuis dix ans qu’ils sont moins de 2000 à être recrutés recrutés. En 2010, les recrutements dépassaient même 3600 nouveaux postes [3]. Entre 2006 et 2016, le nombre d’étudiants passait quant à lui de 1,4 million 1,62 million [4].

Au moins 8000 postes de titulaires « qui passent à la trappe »

Les postes d’attachés temporaires d’enseignement et de recherche (Ater), des contrats destinés aux personnes en cours de thèse ou aux jeunes chercheurs qui viennent tout juste de la terminer, a lui aussi largement baissé. Ces contrats sont à durée déterminée, mais beaucoup moins précaires que les missions de vacations [5] Cependant, « il y a aussi une précarisation des Ater, souligne Clément, de la Confédération des jeunes chercheurs. On voit de plus en plus de contrats d’Ater de six mois seulement. Avant c’était un an renouvelable. »

Le ministère comptait plus de 105 000 vacataires en 2017 dans les universités. Le chiffre réel pourrait être plus élevé, un cinquième des universités n’ayant pas fourni de données au ministère… Selon la Confédération des jeunes chercheurs, les vacataires seraient plutôt autour de 130 000. « Ce chiffre recoupe des conditions très différentes, de l’avocat qui fait des interventions ponctuelles aux doctorants sans financement, précise Clément. Mais environ 17 400 vacataires font au moins 96 heures de cours par an, ce qui représente au moins 8000 postes de titulaires qui passent à la trappe. » La Confédération des jeunes chercheurs dénonce aussi le faible niveau de rémunération de ces heures de vacation. Sur le papier, elles sont plutôt bien payées : un peu plus de 41 euros bruts de l’heure de cours. Mais le temps de préparation et de correction des travaux et examens n’est pas pris en compte. Légalement, une heure d’enseignement à l’université équivaut en moyenne à 4,2 heures de travail effectif [6]. L’heure de travail d’un vacataire serait donc en réalité payée 9,89 euros bruts, soit quelques centimes en-dessous du Smic…

Des employeurs incapables de payer les vacations en temps et en heure

Ces heures sous-payées sont en plus rémunérées très tardivement. Un paiement régulier des salaires demeure la demande prioritaire des collectifs. En 2016, suite aux mobilisations des précaires, le conseil d’administration de l’université Paris 1 avait voté la la mensualisation des vacations dès la rentrée 2017. Cela n’a pas été suivi d’effets. À Strasbourg, un groupe de travail mis en place avec les instances de l’université avait décidé un paiement dans un délai de deux mois. Sans effets non plus. En avril 2017, juste avant la fin du quinquennat de François Hollande, le secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur, Thierry Mandon, envoie aux présidentes et présidents des universités, une circulaire demandant « la mise en paie régulière et sans délai des vacations ». Là encore sans effet.

« Au Celsa, ils mettent un an et demi à payer, témoigne Corinne Lellouche. Ils avaient promis qu’ils allaient payer tout le monde en janvier, et ne l’ont pas fait. Le doyen nous a finalement dit que nous serions payés tous les deux mois. » « Des engagements sont pris, mais c’est tout le temps la croix et la bannière pour les faire respecter, constate Michel. Pour les universités, c’est une manière de faire taire les mobilisations. Et ensuite, elles disent que cela prend du temps au niveau administratif. Finalement rien n’est fait… »

Pour autant, les collectifs de précaires ne lâchent rien. Ils continuent de revendiquer non seulement un paiement régulier, mais aussi une titularisation des personnels travaillant sur des fonctions pérennes, et une création de contrats pour les chercheurs en thèse et de postes d’enseignants-chercheurs. Au lieu de cela, le gouvernement préfère rendre plus difficile l’accès aux études supérieure avec Parcoursup, et discriminer les étudiants étrangers en décuplant les frais d’inscriptions pour les non-Européens.

Rachel Knaebel

Photo : Une manifestation contre Parcoursup en 2018. CC Force ouvrière via Flickr.

 

Lire et aider Basta!

Bien à vous,

Corinne Lellouche

Prendre part par Joëlle Le Marec

mardi, mai 7th, 2019

Prendre part

Hier, le 2 mai, j’étais dans un hôpital parisien en tant que patiente durant juste une journée, avec interdiction d’utiliser le téléphone, et j’entendais les brancardiers et les infirmières commenter, incrédules et choqués, « l’attaque » de la réanimation de la Pitié Salpêtrière par des manifestants : « Pourquoi font-ils ça ? ». Devant l’hôpital il y avait les banderoles « urgences en grève » et on sentait la consternation : « on lutte pour qu’ils puissent se faire soigner, et on se fait attaquer ! ». Le soir en retrouvant mon téléphone j’ai découvert que tout était faux : pas d’attaque, mais des manifestants cherchant refuge justement, dans l’enceinte de l’hôpital, pour fuir le gazage intensif. L’inverse de ce qu’avaient annoncé les ministres, le directeur de l’AP HP et de ce qu’avaient relayé l’ensemble des chaines et journaux immédiatement, sans vérifier, en annonçant même, comble de l’ironie, que « ça aurait pu avoir des conséquences catastrophiques » sans se soucier des conséquences catastrophiques de ces fausses informations, pour ceux qui avaient été interpelés bien sûr mais aussi pour toute une population, pour nos liens, pour le terreau fragile et indispensable de nos attachements et de notre confiance dans l’information, et pour l’absolue nécessité de partager un souci commun de vérité, sans quoi nous nous perdons les uns pour les autres. Car si les soignants n’avaient pas témoigné et filmé (merci à eux) nous aurions été convaincus de quelque chose de totalement faux, un récit dans lequel des victimes de violences auraient été pour nous des coupables de violences. Cela jette le doute sur quantité d’autres choses, à propos desquelles ce que nous pensons et croyons est sans doute faux.

Les médias ont donc relayé les fameuses fake-news qu’ils nous promettent de combattre grâce leur professionnalisme, contre l’irrationalité et l’amateurisme des producteurs d’informations incontrôlables sur les réseaux sociaux. On en rit presque, mais ça fait mal.

Quelques jours auparavant, les grands médias avaient étrangement tardé à dénoncer la mise en garde à vue d’un journaliste indépendant, Gaspard Glanz de Taranis News, que nous avions accueilli au CELSA l’année dernière lors d’une passionnante journée « médias et démocratie ». Ces grands médias avaient préféré relayer et amplifier l’indignation face à une provocation adressée par certains manifestants à des policiers : « suicidez-vous », sans prendre d’ailleurs la peine de restituer l’ensemble des interactions qui avaient précédé (les appels « ne vous suicidez pas, rejoignez-nous », puis le dialogue de sourds, la tension croissante et enfin, le fameux slogan qui a été tant et tant relayé avec tant de complaisance). Il aura fallu la mobilisation intense qui a suivi la garde à vue de Gaspard Glanz, pour que les rédactions se réveillent enfin, elles étaient en léthargie, fascinées par le chiffon rouge agité par les ministres, et réalisent enfin la portée de l’arrestation pour réagir, avec retard.

Il y a encore bien d’autres faits extrêmement inquiétants, je ne vais pas les énumérer. Il y a notamment le refus de faire place dans les médias aux attaques systématiques du droit et des usages dans quantités de domaines dont l’université, avec dans ce cas, la décision prise sans que personne ne la demande dans les universités, l’augmentation sidérante des frais d’inscription pour les étudiants hors UE, ce qui crée une situation totalement contradictoire avec les missions de l’université et avec les savoirs que nous produisons nous-mêmes sur la société.  On ne voit rien à ce sujet dans les médias. On ne voit rien de la grève des écoles contre la loi Blanquer en dépit de la mobilisation tenace, inlassable, des enseignants et des parents d’élèves.

Il y a énormément de personnes qui aspirent à profiter de la visibilité dans les médias en vertu d’une confiance dans le fait qu’il s’agit d’espaces d’information et d’expression pour tous, mais on ne voit presque rien de ce que nous voyons dès que nous sommes impliqués quelque part, dès que nous enquêtons, dès que nous sommes au contact de ce qui se ressent et s’éprouve dans quantité d’espaces sociaux vivants, fragiles et maltraités.

Par contre, nous savons à quel point la communication est convoitée pour fabriquer des masques, pour valoriser, pour séduire, pour tromper, pour abimer, pour gagner l’attention. Ces pratiques sont mises en œuvre contre des réalités éprouvées et vécues, discrètes, et qui sans cesse viennent concurrencer le travail de représentation et de masquage. Celui-ci consomme l’énergie et les compétences de beaucoup de jeunes professionnels qui peuvent aspirer à autre chose. Personnellement c’est la pratique de l’enquête auprès de centaines de personnes qui m’a permis d’avoir un accès constant, robuste, extrêmement stimulant, avec les personnes invisibles, décentes, soigneuses, inquiètes, qui me donnaient quelque chose que je n’avais pas le droit de transformer en matériaux destinés à produire des masques qui les trahiraient.

Nous parlons très souvent dans nos formations de l’aspiration à contribuer à un monde décent, au souci de ne pas participer à la fabrication de l’ignorance, à l’inquiétude relative au fait que nous y participons quand même, à la nécessité de partager ces questions au lieu d’en faire une part d’ombre ou une affaire de coulisse ou de nécessité pragmatique externe aux enjeux de la recherche et de la formation, et au besoin de transformer les situations. Nos étudiants en font état. Ils ont rédigé et publié la superbe tribune « Nous ne trouvons pas ça drôle » lorsqu’ils ont découvert, avec effroi, à quelles pratiques pouvait conduire le culte du cool dans les métiers de la communication, lorsqu’ils ont réagi à la découverte de la Ligue du LOL.

Nous savons aussi, heureusement, que dans la situation actuelle de crise à la fois environnementale et politique majeure, se développe une auto-critique de la rationalité et de l’obsession pour la marchandisation. Il y a une réflexion intense, transversale aux sciences sociales, aux sciences de l’environnement, aux formes d’organisation civiques locales, aux pratiques artistiques, aux conduites ordinaires, pour relocaliser nos existences dans nos milieux de vie, assumer les savoirs qui nous viennent directement des attachements et des rencontres (dans l’enquête, dans la vie quotidienne), dégonfler les représentations, faire grandir les expériences. On constate d’ailleurs dans n’importe quelle librairie la richesse incroyable de ce type de réflexions, les livres publiés et édités sur ces questions y fourmillent, en contraste avec les unes de médias si rituellement occupées de symboles, de gestes, de quelques récits « politiques » mais plus pauvres en politique que n’importe quelle vie attachée à prendre part, tenir bon, espérer et s’inquiéter quelque part en France.

Il y a une polarisation des formes d’expression et d’action : comme si, à mesure que s’intensifiait la volonté de contrôle de l’attention et de monétisation de toutes les formes d’activité à des fins de contrôle des représentations de la réalité vécue et partagée, se développait en contrepoint le partage des formes d’expression issues de la rencontre et de l’enquête (journalisme indépendant et photo-reportages, documentaires, travaux sur les migrations, éditions féministes, études créoles, nouvelles anthropologies des savoirs nature culture, etc.).

L’université et les établissements d’enseignement supérieur sont sur la crête entre ces deux pôles qui se tendent. Ils sont des lieux d’émancipation, d’enquête, d’expérimentation, qui permettent à la société de se régénérer par les aspirations de sa jeunesse qui y sont cultivées et développées depuis plusieurs siècles. Ils sont aussi, dans le même temps, convoités dans l’objectif de « former » la jeunesse pour la rendre apte à travailler et produire dans un système économique et politique très situé et contraint, qui ne se superpose pas entièrement au monde de l’université. Celui-ci connaît des émergences et des formes bien plus diverses que ce à quoi on tente de la réduire actuellement.

Dans le documentaire « L’Epoque » de Matthieu Bareyre, un jeune homme de 18 ans témoigne de son regret de ne pas avoir été incité à développer son goût pour la réflexion, la pensée des auteurs qu’il a découverts à 15 ans, mais d’avoir été plutôt encouragé par ses parents à intégrer une école de commerce qui lui assurera une vie confortable à lui et ses enfants. L’université est-elle du côté des peurs des parents, de leur aveuglement à ce qui advient ou des aspirations de la jeunesse et de sa sensibilité à ce qui vient ?

La réponse est assez évidente : l’université ne doit pas conformer la jeunesse à un monde de discours et de représentations, elle ne doit pas contribuer à atrophier le vivant chez les individus et les groupes, elle ne doit pas servir les intérêts de ceux qui cherchent à manipuler, masquer, séduire, détruire (« gérer » disent-ils) la confiance dont nous avons tous besoin.

Dans le contexte qui, encore une fois, est celui d’un effondrement déjà vécu par des millions d’êtres vivants même s’il n’affecte pas encore ceux qui disposent de la plus grande partie des ressources, il nous faut être du côté de l’enquête, des expérimentations, des expériences, des différences et des partages vécus et racontés, de l’entretien et du souci des liens et de la confiance. Du côté du vivant.

Nous sommes dans une grande école de la communication et dans une université, et nous sommes très directement affectés par la circulation de mensonges et par les décisions prises sans aucune concertation concernant notre fonctionnement et nos missions. Nous avons donc plusieurs raisons en même temps de nous exprimer sur ces questions. Il n’est pas possible de rester muets au nom d’une loyauté que nous ne devons qu’à ceux qui comptent sur nous. Dans le domaine de la culture, des centaines de fonctionnaires et d’agents de la conservation et de la restauration ont décidé de signé une tribune pour s’opposer à une loi d’exception qui sortirait la restauration de la cathédrale Notre Dame de Paris des lois et règles en vigueur actuellement. Ils ont donc décidé que le devoir de réserve ne s’appliquait pas dans le cas où leurs missions seraient directement menacées. Ils ont franchi la barrière de ce « devoir de réserve » parce qu’il le fallait.

Je n’ai pas d’idée d’action spécifique pour le moment mais je souhaite que nous nous exprimions publiquement pour dire au monde des médias et de la communication notre effroi, affirmer notre souci que les étudiants et tous les jeunes vivent et travaillent dans un monde décent dans lequel ils peuvent compter sur autrui et dans lequel ils doivent se respecter et respecter autrui. Affirmer notre souci d’accueillir les étudiants étrangers aux mêmes conditions que tous les autres. Annoncer que nous devons lutter contre l’autoritarisme, l’indifférence, la désinvolture, le cynisme, l’aveuglement. Annoncer que nous travaillons pour et avec la jeunesse : non pas pour la mettre au service d’un système qui reconduit la prédation, les inégalités et produit des masques faussement cool ou mensongers qui la recouvrent, mais parce que nous devons être dignes de cette jeunesse magnifique, de la population vivante et poignante dont nous faisons partie, comme nous devons être dignes aussi de ce que nous avons voulu faire en entrant dans l’enseignement supérieur et la recherche.

Joëlle Le Marec

Professeure au CELSA, Sorbonne Université

COLLECTIF VACATAIRES CELSA PARIS SORBONNE EN COLERE

vendredi, avril 5th, 2019

Lettre à Didier Arnold, DRH de la Sorbonne, à Karine Berthelot-Guiet, directrice du Celsa, au doyen de la Sorbonne, Alain Tallon

La présente a pour objet de vous informer que les journalistes professionnel.x.les, les communicant.x.es, les professeurs de langues qui interviennent en Sorbonne et au Celsa-Paris-Sorbonne en tant que vacataires ont formé un collectif en janvier 2019 afin que cessent vos pratiques abusives en ce qui concerne le paiement de nos salaires. Ce collectif est appuyé par nos syndicats qui seront vos interlocuteurs dans les délais prévus par les lois relatives au service de l’enseignement public.

Pour la nième fois, vous accusez un retard de un à deux ans quant à ce que vous nous devez, cela sans même avoir la courtoisie d’un courrier explicatif.

Nous vous rappelons que la Sorbonne et le Celsa ne sauraient fonctionner sans nous, qu’il s’agisse des cours en formation initiale et professionnelle, des corrections des copies de concours, ou des jurys réunis pour les oraux d’admission.

En conséquence, nous avons décidé de cesser toute collaboration de quelque nature que ce soit tant que la totalité de ce que vous nous devez ne nous sera pas versé, augmenté des intérêts qui courent sur les sommes que vous avez volontairement bloquées.

Les copies du concours d’entrée au Celsa en journalisme et communication ne seront pas corrigées, nous n’assurerons pas nos interventions pour la partie professionnelle des jurys, ce qui rendra les concours de cette année caducs.

Libre à vous de réquisitionner des professionnel.x.les en exercice si votre ministère de tutelle vous y invite. Vous savez cependant que cette réquisition devra être motivée et pourra faire l’objet d’un recours devant le tribunal administratif de notre part. A vous de vivre l’enfer des délais auxquels vous nous soumettez.

Après les premières réunions du collectif et notre compte-rendu à madame Karine Berthelot-Guiet, directrice du Celsa et monsieur Didier Kacer, secrétaire général du Celsa, ces dernier.x.e ont relayé votre parole, à savoir le paiement de ce que vous nous devez avec les intérêts qui courent sur les sommes bloquées.

Ce, d’ici le 20 février 2019.

Ce fut un mensonge de plus.

Il existe un état de droit que vous semblez ignorer, ce qui n’est pas notre cas. Vos agissements sont indignes de la Sorbonne, institution dont vous n’hésitez pas aujourd’hui à salir la réputation.

Quant à vos soi-disant difficultés liées aux fusions, à l’informatique ou à vos soudaines décisions en cours d’exercice – et alors que nous avons effectué nos tâches après acceptation par vous d’un dossier qui fait office de contrat -, cela pourra faire l’objet d’un juste recours devant le tribunal administratif.

Les journalistes qui forment ce collectif viendront rencontreront et intervieweront le doyen de la Sorbonne, Alain Tallon le 8 avril 2019.

A l’issue de celle interview, que vous acceptiez ou non de répondre à nos questions qui seront publiées, les journalistes professionnel.x.es et communicant.x.es que nous sommes, notamment au Celsa, feront des comptes-rendus auprès de nos agences de presse et de nos médias où vous serez naturellement mis en cause en votre qualité de DRH de la Sorbonne. Charge à vous de reprendre vos esprits et votre parole.

Si la Sorbonne est en cessation de paiement, dites-le nous. Cela nous intéresse vivement en tant que citoyen.x.nes, et pour les journalistes que nous sommes il s’agit d’un scoop qui fera la une des médias, pôle international compris. Vous imaginez, la Sorbonne en cessation de paiement depuis plus d’un an !

Vous semblez penser qu’un vacataire est une sorte d’esclave corvéable à merci et sans défenses. Vous vous trompez, notre handicap qui consiste à n’avoir aucun droit nous permet justement de cesser tout travail avec vous puisque nous sommes tous employé.x.es par ailleurs dans les professions qui relèvent de nos transmissions. C’est là une condition obligatoire des enseignant.x.es professionnel.x.les vacataires.

J’ajoute que le fonctionnement indigne que vous avez mis en place en tant que DRH de la Sorbonne conduit madame Karine Berthelot-Guiet, et monsieur Didier Kacer à affirmer qu’ils sont impuissant.es, réduit.es à l’état d’enfants mineur.es face à vous, n’ayant aucune visibilité sur nos payes.

Nous les invitons d’ailleurs à changer de comportement et à retrouver l’exercice de leurs pleines responsabilités. On ne peut se dire directricesx du Celsa sans assumer le paiement des gens que l’on emploie. Encore une fois, nous sommes en Sorbonne, en France, dans un état de droit.

Madame Karine Berthelot-Guiet et monsieur Didier Kacer seront également interviewé.es afin de connaître leur marge de manœuvre réelle dans ce brouillard organisé, et ce qu’elleux pensent mettre en place pour se défendre contre vos pratiques illégales, monsieur Denis Arnold.

A ce sujet, nous vous informons que nous n’accepterons plus aucun enseignement à partir de septembre si en juin avant la fin des cours, notre dossier qui fait office de contrat pour l’année ne nous est pas signalé comme validé afin que nos cours de septembre soient payés en octobre comme il se doit.

Nous refuserons d’adresser nos dossiers autrement que par internet et nous n’accepterons pas votre nouveau dispositif qui consiste à transformer l’obtention de justificatifs (de plus en plus impossibles à obtenir) en parcours du combattant.

De toute façon, sans acceptation de nos dossiers par courriel officiel en juin 2019, nous ne commencerons aucun cours.

Collectif Celsa Paris-Sorbonne en colère

PS : cette lettre est bien entendu destinée à être envoyée à nos médias.

Pour votre information formelle,

Bien à vous,

Corinne Lellouche

Quitter les mots? Corinne Lellouche au Temple

dimanche, février 18th, 2018

 

 

 

QUITTEZ LES MOTS? CORINNE LELLOUCHE EDITIONS MICHEL DE MAULE

jeudi, janvier 11th, 2018

Quitter les mots? Corinne Lellouche, Michel de Maule éditeur

En exergue de Quitter les mots?, cette dédicace : « A mon papier peint, A la sœur jumelle de William Shakespeare qu’on a mariée de force, la condamnant à l’abrutissante mort lente du foyer. Plus douée, plus travailleuse que son frère, elle n’exista pas hors l’invention de Virginia Woolf. Ou bien était-elle William.e Shakespeare, le « e » ayant disparu, ce n’est pas Pérec qui le retrouvera ». Écrivain, journaliste, chargée de cours au Celsa, Corinne Lellouche a été rédactrice en chef de l’hebdo culturel A Nous Paris qu’elle a créé, et de divers News Magazines, avant de faire naître avec Jacques Rosselin, fondateur de Courrier International la télévision locale Cap 24 (TNT). Elle est l’auteur de Ma vie est une oeuvre d’art, devenu un classique des années 90 ; de 200 marches, J-M Laffont éditeur, 2004, dialogue centré sur l’escalier que Lou Blic, son mari et coauteur disparu trop jeune descendait. Ici se confirmait la recherche d’une écriture séquencée retrouvée quelques années plus tard dans Reine Blanche, J-M Laffont éditeur, 2010.

Par la voix d’un narrateur qui vit comme il écrit, on découvre dans Quitter les mots? La bibliothèque à la fois personnelle et universelle d’un personnage intersexe, Désiré(e), obsédé par la précision du langage. Malmené par la vitesse du siècle, il convoque les textes qui ont élevé ses joies, ses maux, sa solitude, ses rencontres. Toutes les formes de la tension et de l’agression le traversent en ce millénaire de surinformation dont le tissu de lois, de réseaux, de connexions secrètes, semble autant de fils où se piège le temps qui lui est compté.

Extrait :

Le roman familial lui avait prêté une entente immédiate avec les mots. C’était tout le contraire. Ses parents parlaient une sorte de patois aux accents difficiles qu’il ne comprenait pas. Il ignorait cet idiome entendu tel un bruit de fond lancinant depuis sa naissance, réalisant seulement qu’il n’était utilisé qu’à la maison. Un secret inavouable. Dès son arrivée à l’école, il avait redouté une moquerie à ce sujet qui n’était jamais venue. Il avait en tête, par cette mystérieuse logique d’avant le savoir commun, que cette langue-là, – « l’arabe » que ses parents nommaient du « breton » par peur d’être assimilés aux émigrés – ne comprenait que les vocables désignant ce qui était honteux, ce qu’il ne fallait pas dire : la morve, les matières fécales, l’urine, la bave, la salive, qui traînaient telles des limaces abjectes dans le champ fertile de ses complexes. À deux ans, il était déjà conscient du regard et du jugement. Aussi s’était-il appliqué fort tôt à une précision du langage qui faisait l’admiration de ses maîtres. Lesquels ignoraient que son tropisme pour les livres et ses dispositions pour la chose écrite et parlée étaient peut-être nés d’une véritable terreur, la pire de toutes, celle de ne pas se sentir conforme. Cette peur l’avait conduit à une sagesse effrayante. Il ne bronchait pas, naviguant entre une pratique épuisante de l’écoute et une sorte d’absence, d’évanouissement, de retrait.

Ou bien était-ce le refus d’intégration, – premier mouvement de ses parents évoquant « les Français » pour tous ceux qui n’étaient pas Juifs et Tunisiens comme eux -, qui l’avait conduit, lui, à vouloir aimer tout et tout le monde.

La différence possède la vertu de ses défauts.

Enfant, la langue française, la sienne, jugée étrangère par ses géniteurs le rendait irrémédiablement exilé, impropre aux repères que les autres avalaient sans effort. L’apothéose de cet état d’inconfort, il l’avait éprouvé, un jour où, victime d’une agression, l’instituteur lui avait demandé s’il voulait bien « faire la paix » avec un agité qui l’avait frappé sans raison. Que signifiait « Faire la paix » ? La classe entière attendit la réponse de Désiré tandis que son être s’enfonçait dans un silence hostile, sorte d’interlude interminable que l’enseignant avait rompu en lui reprochant son vilain mutisme. « Faire la paix » pour un petit français de souche, même s’il est athée, cela coulait de source. Ne lui avait pas échappé que les plus mauvais élèves avaient compris le sens de cette injonction empruntée à la civilisation chrétienne, qui pour lui, demeura longtemps une énigme en même temps qu’un traumatisme. La sœur jumelle de D., (I.L. pour Isabouche Lebelle) éprouva les mêmes sérieuses difficultés à l’écoute d’une petite amie lui racontant qu’elle s’était rendue au musée. Elle connaissait le boulanger, le pâtissier, l’épicier, mais que pouvait-il se passer dans un musée ? Et toujours cette intonation particulière grâce à laquelle on réalise que « se rendre au musée » relevait d’une pratique supérieure faisant de vous une personne supérieure. D’autres déconvenues furent joyeuses. Ainsi un personnage « singulier » rencontré dans certains récits, lui demanda de longs mois de réflexion avant que tel un archéologue il n’invente sa découverte : un personnage singulier pouvait être le contraire d’un personnage pluriel s’il était UNIQUE.

Bien à vous,

Corinne Lellouche

https://www.kulturiste.net/single-post/2018/01/12/Quitter-les-mots-

http://evene.lefigaro.fr/livres/livre/corinne-lellouche-quitter-les-mots-5172831.php

 

 

pierre et gilles dans camera

vendredi, novembre 3rd, 2017

Partir du noir pour aller jusqu’à la lumière pourrait être une définition de la rétrospective clair-obscur qui s’est tenue au MuMa Havrais du 27 mai au 20 août dernier. Pierre & Gilles : au recto un agitateur du médium photo, au verso un peintre. Mon tout maîtrisant art, artisanat, exécution, production en des rôles précis, non interchangeables, avec pour constante l’impossible séparation. A deux ou rien, et pour les qualifier, des adjectifs et des références venus d’une constellation d’univers, de pays, de cultures. Adjectifs au moins aussi nombreux que les objets dans lesquels ils habitent, puisqu’à vrai dire c’est dans leur travail que cette paire d’artistes indissociables vivent ensemble depuis plus de quarante ans.

« Nous nous sommes rencontrés en 1976, en pleine explosion du punk, c’était les jours glorieux d’avant le sida, ceux où l’on pouvait échapper joyeusement à la morale. J’ai le souvenir d’une grande liberté, d’un élan, d’un espoir sans doute liés à notre jeunesse. Pour les gay, tout s’ouvrait». La voix du duo, c’est Gilles, Pierre écoute intensément, ciselant le propos de son compagnon au moyen d’un « je » qui se la joue interchangeable. « J’ai mal vécu les années 80, ce moment où le monde s’est durci, elles sont synonymes du pouvoir de l’argent, notre génération ne pensait qu’à ça. Sans compter cette question lancinante, chacun se demandant lequel était séropositif. Notre communauté fut à nouveau stigmatisée de la pire façon. C’était une véritable guerre, les médecins prenaient des gants pour soigner les malades. On sortait mais plus comme avant, il y avait de gros portiers partout, des préservatifs, des codes secrets, des tickets d’entrée. Les défilés où nous atterrissions sans invitations sont devenus de hauts lieux du snobisme et des mondanités ».

L’air de rien, Pierre et Gilles ont en quelque sorte « sauvé » nos horribilis eighties. L’époque appelait l’alternance politique, plus de solidarité. Elle s’est réveillée avec le Sida, le Rainbow Warrior, Tapie ministre de la ville pendant qu’il magouillait à l’OM, Libé ouvrant ses pages à la publicité, les nouveaux pauvres, le tout arrosé du nuage radioactif de Tchernobyl. Les anciens gauchistes visaient le statut VIP, confère la formule de Guy Hocqenghem dans son célèbre pamphlet post mortem : « Lettre ouverte à ceux qui sont passé du col Mao au Rotary ».

Sous une apparence facile, le duo prend partie, témoigne, choisissant de mettre en relief des détails qui n’en sont pas, ici une couronne mortuaire, là un triangle rose.

La suite dans Camera numéro 19

Bien à vous,

Corinne Lellouche

Puisse l’humain nous atteindre

jeudi, janvier 12th, 2017

radeau-de-lampeduse-2

Le 11 janvier 2017, face à l’Hôtel de ville de Paris, un bateau de réfugiés a chaviré dans la Seine.

Sous les fenêtres de l’amère (pour nous), Anne Hidalgo, très fière de présider aux destinées d’une ville réputée ne pas être atteinte par les flots.

Lui reste cependant à être atteinte par le sort des réfugiés, harcelés, humiliés, maltraités, aux abords de son centre pour migrants de la porte de la Chapelle.

Merci à l’artiste Pierre Delavie pour ce nouveau mensonge urbain contre les tours de magie de nos gouvernants, et au Bureau d’Aide et d’Accueil aux Migrants, présidé par Héloïse Mary qui présentait ses 50 vœux pendant le happening.

Etaient présents les très talentueux auteurs du documentaire « La Mécanique des Flux », Nathalie Loubeyre, réalisatrice, et Joël Labat, cadreur. http://www.lamecaniquedesflux.com/

Bien à vous,

Corinne Lellouche

Ci-dessous le texte posté par l’artiste Pierre Delavie, auteur d’un mensonge urbain à la hauteur des mensonges de nos gouvernants :

« Vous n’êtes pas sans connaître la situation politique déplorable à laquelle nous faisons face aujourd’hui. Ce n’est jamais la guerre, et ce sont pourtant bien des survivants à qui l’on empêche de trouver refuge ici, où nous sommes bien en état d’urgence — certaines personnes françaises reçoivent actuellement des peines de prison avec sursis pour avoir aidé des réfugiés originaires de pays que nous bombardons parfois afin précisément, d’en défendre les droits.

Nous allons d’ailleurs bientôt élire un président, toujours sous cet état d’urgence qui nous fragilise depuis des mois et qui ne nous renvoie qu’un reflet de guerre sous prétexte de l’éviter. Des soldats dans les rues pour éviter la guerre. Enfin.

Leurs guerres. Nos morts.

La France est classée 45ème sur 162 pays selon l’indice de paix mondial, tandis que les Nations Unies estiment à 65,3 millions le nombre de personnes réfugiées dans le monde (réfugiées dans le monde). À part égale, nous devrions donc considérer notre population de 400 000 personnes plus grande, car le piège se referme chaque jour où nous n’adressons pas la parole, chaque jour où l’œil se ferme. Préférant dissocier les entités « conflits » et « femmes enfants hommes fuyant les guerres », et les laisser à ce qu’elles sont : dévisagées sans qu’elles nous touchent.

Je dis qu’elles nous touchent, directement. J’aimerais par exemple voir plus souvent le nom de Pierre Rabhi que celui de Marine Le Pen dans l’immédiat, et demander aux habitants de Calais comment vont-ils, ou à ceux du 19ème arrondissement de Paris où les employés du siège de France Terre d’Asile ont fait grève, cet été.

J’aimerais leur poser la question. N’oublions jamais de poser la question.

C’est en ce sens que je souhaite renouveler mon soutien au BAAM, vous inviter à suivre ou participer à leur engagement exemplaire auprès de celles et ceux pris en otages par des conflits extérieurs, en tout cas, extérieurs à toute bonne volonté.

La paix est-elle mieux défendue que la guerre ?

Je me suis rapproché du BAAM et nous avons élaboré une campagne de sensibilisation à cette cause humaine, urgente, qui pourrait se révéler une expérience magnifique -à la hauteur de son horreur, si nous ouvrions la porte.

L’œuvre actuellement en train d’être dévoilée à l’occasion des vœux publics du BAAM ce mercredi 11 janvier 2017 est une marque de respect envers le travail mené jusqu’à futur par toutes les personnes engagées dans le processus de paix mondial, c’est également un travail de mémoire que je vous propose en tant qu’artiste.

Cette question soulevée et qui doit l’être à chaque nouveau jour qu’une guerre viole.

Nous devons être attentifs et reconnaître tous les éléments vitaux qui partagent avec nous ces temps difficiles, le BAAM est une association parmi d’autres, défendant la cause d’une lutte, parmi d’autres, français nous sommes humains, parmi d’autres. Mieux permis à la vie.

Je souhaite que l’année soit unie à vos souhaits,

Amicalement,

Pour Pierre Delavie, texte de Laura Boullic, poète

http://cargocollective.com/belohussetfiledirectory/manif-este-ment-dit-versitte-es-rend-contre-ma-balance

http://www.msf.fr/presse/communiques/migrants-rue-paris-harcelement-et-violences-policieres-doivent-cesser

https://www.facebook.com/Comit%C3%A9-de-soutien-des-Migrants-de-la-Chapelle-383876428489763/

http://pierredelavie.com/

https://www.facebook.com/pierre.delavie.3https://www.facebook.com/baam.asso/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réfugiés : qui gagne perd

mardi, novembre 15th, 2016

Photo Corinne:Net

J’écris ce que je suis

Qui je suis ?

Un long vers solitaire

Vers qui je fuis ?

Je fuis ce que je crie

Pas d’en vers

Ni d’endroit

« Rien où poser sa tête » a écrit Françoise Frenkel

Le ruban de Möbius

se déroule comme la Seine

Décollons la scène peinte

 

Tu seras toujours « Surpris par la nuit »

Etre qui fuis

Migrant

« Tu ne souffriras pas »

a répété en boucle Robert Desnos,

mort à Theresienstadt

Nous sommes tous coupables de crime d’humanité

De Theresienstadt à Lampedusa

 

Est-ce que cela

Ne s’est pas déjà produit avant ?

Les rafles dans Paris recommencent.

Du passé, faisons table pleine.

 

On n’a pas trouvé la page

Et pourtant on est passé ailleurs

A l’ère où l’homme transforme davantage le monde

Que la nature

Il est maintenant plus fort qu’elle

C’est cela qui le tue

Notre ère se nommera bientôt

Anthropocène

C’est l’envers de la Seine

 

Aux réfugiés qui s’automutilent

Les deux mains

Dont les empreintes enregistrées de force

Peuvent les envoyer à la mort

Peut-on dire bonjour et à demain ?

 

Bien à vous,

Corinne Lellouche

PS : source wikipedia

En raison du système Eurodac de reconnaissance automatisée des empreintes dites décadactylaires car sont enregistrées (souvent de force) les dix doigts plus la paume. répertoriant, au 31 décembre 2007, 1 005 323 demandeurs d’asile et immigrants clandestins âgés de 14 ans au moins. Objectif : identifier le pays par où ils sont entrés afin de pouvoir les y refouler, en vertu de la Convention de Dublin. Mis en application en 2007, le règlement Dublin II a comme objectif de limiter les demandes d’asile multiples dans l’Europe de Schengen.

Ainsi, les autorités françaises ou britanniques expulsent régulièrement vers l’Italie ou la Grèce des réfugiés qui y avaient préalablement été fichés, pour que leurs demandes d’asile soient étudiées dans ces pays, ou qu’ils soient « refoulés » dans leur pays d’origine, c’est à dire envoyés à la mort.

Depuis deux ans, un nombre croissant de migrants font ainsi le choix de se mutiler les doigts afin d’en effacer les empreintes, espérant ainsi échapper au fichage d’Eurodac et au système de « réadmission » de Dublin II.

 

 

 

Qui est Corinne Lellouche?

dimanche, novembre 13th, 2016

Photo Corinne:Net

DIPLOMES

Baccalauréat, série A, Paris, 1976
Master Sciences Politiques, Paris 1 Sorbonne, 1982
Master Journalisme, Celsa, Paris 4 Sorbonne, 2013

JOURNALISTE DEPUIS 1984, CARTE DE PRESSE N°53624

-Grand Editor FLSignature

-Conceptrice et rédactrice en chef de la revue en ligne Mondialisés depuis juillet 2011 (http://www.calameo.com/read/000788960e014a89c0a21)

-Conceptrice et rédactrice en chef de Cap 24, télévision locale Parisienne diffusée 24 heures sur 24 sur la TNT de mai 2006 à avril 2008. Groupe Hersant Média

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-Rédactrice en chef du magazine DS, mensuel, news au féminin (Société/Culture) de septembre 2002 à décembre 2005

DS

-Créatrice et rédactrice en chef de A Nous Paris, hebdo culturel gratuit distribué à plus de 500 000ex. d’août 1999 à septembre 2002. Premier gratuit du métro en France. Créatrice et rédactrice en chef du hors série monde « Tendancieux » aujourd’hui collector.

TENDANCIEUX

-Chef d’édition et responsable enquêtes société et culture, pour le Magazine Tribeca et son supplément Paris, d’avril 1997 à août 1999

-Chef des informations du Magazine d’informations culturelles LOLA depuis sa création en mai 1996 jusqu’à son arrêt en février 1997

LOLA

-Responsable « politique et économie » du quotidien Le Temps du Dimanche, de Jacques Rosselin, fondateur de Courrier International, de février 1994 à l’arrêt du projet en mars 1996

-ITV scoop du Président Jacques Chirac, réalisé en 1994 pour FEMME, reprise par l’AFP et l’ensemble de la presse, tous médias confondus

CHIRACJC 2JC 3LE MONDE JC

JOURNALISTE AU SEIN DU GROUPE MARIE-CLAIRE DE 1990 à 1994 :

COSMO 2

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-Pigiste régulière à Cosmopolitain de Mai 1990 à Mai 1992
-Pigiste régulière à Marie-Claire, interviews, enquêtes de Mai 1990 à décembre 1994

JOURNALISTE AU SEIN DU GROUPE FILIPACCHI DE 1984 à 1988 :

-Pigiste régulière à ELLE de 1986 à 1988
-Journaliste à F Magazine de 1985 à 1986
-Journaliste à Paris-Match (service culture), de 1984 à 1985

F MAG

 

Collaborations
– Monsieur, le Pariscope, 7 à Paris, Voyager Magazine, les Dossiers du Canard Enchaîné, HARA KIRI, INFOS DU MONDE

7àP MUSTFA2FA 1FA3HARACANARD OURS

RADIO DE 1988 à 1990

-Création de la première émission sponsorisée, Kodak-Rock, avec l’agence Young&Rubicam et l’animateur Bernard Lenoir. Distribuée chaque semaine gracieusement sur RFM à Paris et sur 120 radios locales

kodak

Rubriques T.V.

-Antenne 2: Rubrique Air du temps dans Télé-Matin avec William Leymergie, 1990
-CANAL + : Rubrique mode, Kelou-Kelou dans le TOP 50 avec Marc Toesca 1987-1988
-France 3 : Animation d’une émission A Nous Paris tous les samedis matins 2001-2002

TELETOP 50 3TOP 50 2TOP 50 1TELE 7

CONSULTANTE / Presse & Création de titres

-Créatrice-conceptrice et rédactrice en chef de la revue Armani Confidential d’août 2008 à août 2010, traduite en 6 langues, diffusée dans 60 pays.

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Armani 2

 

-Consultante : Concepts Novateurs en journalisme, création de titres pour 20mn, l’Agence Centrale de Presse/Ciganer, Revue ictus/ Pierre Delavie artiste plasticien/Urbanalité, depuis février 2012

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ENSEIGNEMENT

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-Chargée de cours au Celsa, École des Hautes Études en Sciences de l’Information et de la Communication, Paris IV Sorbonne depuis octobre 2006

-Ateliers d’écriture des nouvelles du Celsa, Paris IV Sorbonne publiées chez Kiklos puis Pippa

PASS

Extrait préface Corinne Lellouche : « Singulière aventure que celle de ces littérateurs débutants qui sont parvenus à la langue la plus inventive, la plus juste, parfois la plus classique. D’une confession, un souvenir, un fait-divers, naît davantage qu’un récit, un monde, un univers. D’abord emmenés par Adeline Wrona, Francis Yaiche, puis Olivier Aïm, responsable de la publication, ils sont plus de cent vingt chaque année à participer…Écrivain, journaliste

ÉDITION
-Cofondatrice avec mon mari, publicitaire, poète et écrivain, Yves Boullic, aujourd’hui décédé, des Éditions de la rue de l’Ouest en 1990, distribution Hachette

AUTEUR:
Ma vie est une oeuvre d’art, 1990, Rue de l’Ouest/Hachette

VIE O d'AVOA QuotVOA l'ESTVOA Télé 7

VOA2VOA VSD

VOA FIGVOA Match 2
Largement soutenu par la presse, tous médias confondus car l’ouvrage comportait une première en littérature : des annonces publicitaires. Le succès a permis une réédition quelques mois plus tard.
200 marches, septembre 2004, Lou Blic, Corinne Lellouche, J.M.Laffont.

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PORTRAIT LOU BLIC

Yves Boullic/Lou Blic, écrivain, poète, 1959/1995

Il y a moins de monde là-haut éditions de la rue de l’Ouest/Hachette 1991

Mes répétitions générales, éditions de la rue de l’Ouest ; Hollylow, Andy Ding, 200 marches à descendre, 200 marches pour finir. Sociétaire de la Société des Gens de Lettres.

Reine Blanche, mai 2010, J.M.Laffont

reine blanche
Auteur de concepts novateurs en média-communication

« Dans les années 80, lorsque émergeaient les radios locales, j’ai eu l’idée d’émissions radio sponsorisées capables de créer un univers de référence pour une marque donnée, loin du matraquage habituel.

-C’est ainsi qu’est née l’émission Kodak-Rock avec Bernard Lenoir

Principe : j’avais démarché Young & Rubicam qui possédait le budget Kodak.

-Ensemble nous avons débauché Bernard Lenoir, de son émission Feedback sur France-Inter.

-J’ai alors conçu une émission d’une heure, Kodak-Rock. Totalement dépourvue de slogans. Mais dont l’univers rajeunissait la marque qui résistait mal à la concurrence. J’avais recruté pour l’occasion un inconnu qui réalisait des interviews décapantes bien dans l’esprit que nous recherchions, Karl Zéro.

-L’émission d’une heure qui était offerte gracieusement à 120 radios locales en France et sur RFM à Paris était programmée une fois par semaine. Au côté de Bernard Lenoir qui l’animait, je réalisais un édito et une interview autour de l’actualité culturelle.

Nous avons continué avec Badoit, le Festival de Cannes.

L’aventure À Nous Paris

J’ai ensuite repris le cours d’activités professionnelles plus classiques (chroniques in Canal+ avec Marc Toesca du Top 50, chroniques in Télé-Matin avec William Leymergie, journaliste pour ELLE, Marie-Claire, les dossiers du Canard Enchaîné, Chefs des informations pour les mensuels Lola et Tribeca), avant de vivre l’aventure du premier gratuit conçu par une équipe de journalistes professionnels, très loin de la culture « Paris Boum-Boum » qui sévissait alors sur ce secteur en friche. À Nous Paris, hebdomadaire culturel distribué à plus de 450 000 exemplaires dans le métro parisien, fut bénéficiaire dès le premier numéro. Sa ligne rédactionnelle se voulait simple : écrire le journal que nous aimerions lire, offrir de vrais repérages dans la jungle de l’offre culturelle et des lieux urbains, donner des adresses à nos lecteurs comme le ferait un ami qui conseille une expo ou un restaurant. Ici, plus de « cache-sexe » par rapport à la pression publicitaire qui s’est finalement révélée moins dictatoriale que dans nombres de magazines payants.

Concepts novateurs en littérature sur des idées originales de Yves Boullic/Lou Blic

De la pub dans les livres

Quelques années plus tard, en 1990, nous avons créé avec mon mari, Yves Boullic, à l’époque directeur du département communication politique de l’agence Robert&Partners, et auteur du slogan « Au secours ! la droite revient. » une maison d’auto-édition inédite. En effet, le premier ouvrage paru –dont j’étais l’auteur- contenait des annonces publicitaires, deux pages en début et en fin d’ouvrage. Cette nouveauté immédiatement relayée par l’AFP, nous valut des retombées presse considérables. D’une certaine manière ce fut la publicité qui « vendit » le roman. Nous étions conscients que la publicité n’avait pas d’avenir dans la littérature générale. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle n’y était jamais apparue. Cette première fois à vocation unique constituait cependant une information, un scoop pour les journalistes. Les annonceurs ne nous avaient d’ailleurs pas payés, il s’agissait de la Fondation Cartier pour l’art contemporain, Alain Mikli (qui disait : « Autant se cacher derrière quelque chose qui se voit « ), Guerlain et Mercedes (avec ce slogan emprunté à Oscar Wilde : « le seul moyen de résister à la tentation, c’est d’y céder ». C’est ainsi que notre petite maison d’édition indépendante -installée dans notre appartement- obtint d’être distribuée par Hachette. Le livre fut immédiatement réédité avec cette fois des annonces que nous avons offertes, notamment à l’Agence Française de Lutte contre le Sida, manière de remercier. Et également un échange avec la radio Skyrock qui annonçait : « Plus de tubes, moins de pub ! »

ELLEN d'ALSACE 20 ans VSD BBCO FIGARO QUOTIDIEN BOULOGNE FIGARO MADAME 20 ans VOIX NORD

La poésie c’est de l’or

Le succès permit une réédition du livre. Le second, « Il y a moins de monde là-haut » était un ouvrage de poésie de Lou Blic, pseudo de Yves Boullic. Diffusé sous blister, il était blanc et gris, sans aucune mention puisque le nom de l’auteur devait être « gratté » comme au tac au tac avant d’être découvert. Là encore, l’AFP d’abord, suivi par l’ensemble des médias salua, outre la qualité littéraire de l’ouvrage, cette prouesse dont le credo était : « les gens grattent pour avoir de l’argent, la poésie, c’est de l’or ».

Moins 1 MOINS 2 LOU 2 LOU4  LOU 3  LOU BB

Bien à vous,

Corinne Lellouche

PS liens utiles :

http://fastncurious.fr/guestncurious/la-tendance-ma-tuer.html/ http://www.kykloseditions.com/preface-corinne-lellouche.html

Satellimag : http://www.satellimag.fr/biographie-corinne-lellouche.html

https://www.pressenews.fr/regions/2003/07/03/des-changements-au-sein-d-a-nous-paris,96263664-BRL

https://www.pressenews.fr/feminin-masculin/2005/11/24/anne-de-la-forest-prend-la-redaction-en-chef-de-ds-magazine-relance-en-janvier-2006,96260502-BRL

https://fr.wikipedia.org/wiki/DS_Magazine

Cap 24 (TNT).

http://9k.9941.yi.org/0/?url=NDJfcGFDL2lraXcvZ3JvLmFpZGVwaWtpdy5tLnJmLy9BMyVzcHR0aA==

Ma vie est une œuvre d’art[2]http://livre.fnac.com/mp7694553/Ma-Vie-Est-Une-uvre-D-art https://www.bookeenstore.com/ebook/9782402150903/ma-vie-est-une-uvre-d-art-corinne-lellouche

200 marches (avec Lou Blic), Jacques-Marie Laffont éditeur, 2004 (ISBN 284928064X)[3] http://www.e-litterature.net/publier2/spip/spip.php?page=article5&id_article=959

Reine Blanche JM Laffont, 2010[4] http://www.femmeactuelle.fr/culture/actu-livres/reine-blanche-de-corinne-lellouche-13130

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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